La danse country accessible : interview d’une danseuse

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photo de ariane.jpgSamedi 11 mars, à Trélissac, se déroulaient les qualifications régionales de danse country.

Parmi les 84 candidats présents ce jour, Ariane, première candidate en situation de handicap moteur.

Nous avons saisi cette occasion pour l’interviewer !

 

 

Bonjour Ariane. Vous pratiquez la danse country au Périgord Country   Music depuis plus de 2 ans avec votre professeur Anne Marie VIALARD.

En Europe, les personnes à mobilité réduite participent aux concours de danse avec des personnes valides. En France, vous êtes la première à y participer. D’ailleurs vous avez remporté la seconde place, félicitations !

Que ressentez-vous ?

Une grande fierté de l’avoir fait, d’avoir impulsé le changement, j’espère et un grand mouvement au niveau de la fédération de la danse.

Comment avez-vous vécu cette journée ?

Bien, malgré un grand stress le matin en arrivant, et jusqu’à l’échauffement. Après ça s’est calmé. Le stress y est toujours un peu mais moins fort avant la compétition.

Quel a été votre parcours pour arriver au concours ?

C’est Anne-Marie, ma professeure, qui m’avait parlé depuis quelques temps de la possibilité de faire cette compétition. En janvier on s’est penché sur les lois qui disent qu’on doit être forcément sur ses pattes pour danser. Donc elle s’est dit « Allez on va essayer » et elle en a parlé à la fédération  de danse. Vu que c’est la première fois en France qu’une personne en situation de handicap participe à un concours de danse avec des personnes valides, je dirais qu’au début ils ont certainement eu peur de ne pas savoir noter sur un seul critère. Grâce à son savoir-faire et à son insistance pour que je participe au concours, Anne- Marie a réussi à les amener dans l’aventure. Donc, elle m’a inscrite fin janvier avant minuit. Ensuite on a travaillé les chorégraphies prévues pour la compétition. Chaque groupe a ses chorégraphies. D’autres ont trois chorégraphies. Je fais partie du Stander, c'est-à-dire l’entrée en compétition. On à répété les chorégraphies jeudi dernier, avec une mise en situation réelle devant le jury constitué de notre Président de Club Périgord Country Musique. Et samedi ce fut le grand jour. J’avais la boule au ventre mais j’étais contente de le faire…

Quel message aimeriez-vous faire passer aux personnes qui sont dans la même situation que vous ?

De ne pas hésiter à entrer dans un club de danse pour inciter les associations à accueillir toutes les personnes, handicap ou pas. Si les personnes ont  véritablement l’envie de faire et qu’on leur donne les possibilités de le faire, qu’ils y aillent. Au final, c’est vraiment que du bonheur ! Faire de la compétition c’est bien aussi, il faut oser.

 Comment avez-vous été perçue par le public ? Et par les juges ?

J’ai été très félicitée par le public. Par les autres personnes qui concouraient aussi, on est tous égaux sur la piste. Il y a beaucoup d’entraide, c’est vraiment quelque que j’ai découvert. Par les juges c’était pas mal, je crois que ça leur a donné des émotions. J’ai un peu discuté le soir avant de partir de Trélissac avec un des membres du jury qui est aussi coach. On a discuté un peu des défauts de mon travail sur la piste. Il m’a dit « dans deux ans, je veux te revoir sur la piste ». Quelle belle évolution dans la tête des juges et de la fédération ! Je pense. Ce n’est pas le fait qu’ils ne voulaient pas de moi dans le concours, c’est le fait qu’ils se sentaient en difficulté de me noter. Et oui, je n’étais pas notée sur le critère artistique mais plus sur la technique. C’est parce que je suis dans un fauteuil. Pour moi, c’est que du bonheur de danser ! Bien sûr, il y aura toujours des choses à travailler…

On vous remercie d’avoir répondu à notre interview.

Merci

Propos recueillis par Delphine Dausque.

 

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